Ladhak – Juillet 2013

A ce moment, j’ai réalisé un rêve.
Le rêve d’aller en Inde. J’aime pas que mes rêves restent en suspens. Quand j’en ai un j’ai besoin de le réaliser.

Et un jour, je ne sais pas comment, j’ai reçu un mail avec la proposition d’un voyage dans l’Himalaya à la rencontre des plantes médecines de cette montagne, d’un treck, de rencontres avec leur habitants, leurs pratiques, entre chamanisme et apprentissage.
Le mail venait d’une association appelée TORTUGA MUNDI .
Pour une fois dans ma vie, j’ai eu confiance dans ce genre de mail. Mon cœur s’emballait rien que d’y penser… tout était fluide et j’ai prit mes billets d’avion…

Je suis arrivée à Delhi. La chaleur et l’humidité étaient étouffantes. L’odeur très forte. Les voiture vélos, motos et tuktuk constituaient un Tetris chaotique sur les routes. Les klaxons, les cris, la ville… les gens dehors, leur regard vide et sans expression. Z’avaient l’air renfermés les Indiens…

Et je suis arrivée à Leh, cette ville en haut des montagnes, au nord de l’Inde. A 4000m d’altitude. Je suis restée dans le gaz une bonne journée avant de pouvoir aller marcher découvrir ce nouveau monde.

Au hasard des rues, je suis tombée sur une boutique de pierres. Je suis rentrée dans ce palais.. un petit homme était là…
“Bonjour Natacha. Je t’attendais. J’ai quelque chose pour toi”.
Il sortit de sous son chapeau, un énorme grenat étoilé sphérique. “Garde le toujours près de toi. Il te protégera dans ton voyage.”

Cette première journée improbable réveilla en moi cette question :

Comment la spiritualité peut autant entrer dans la matière ? C’est pire qu’une synchronicité !

On entamait le treck en groupe prévu dans le voyage. Nous avions des guides pour nous conduire à travers les montagnes. L’un d’eux, le plus jeune je crois, avait une vingtaine d’années.

On marchait, longuement, observant des vallées, des rochers, des cascades plus magnifiques et pures les unes que les autres. Alors nous arrivions dans un endroit particulier. Ça faisait comme une grande cuvette au milieu des montagnes, avec au centre une petite colline qui portait un temple bouddhiste. Dans la roche des montagne, il y avait également un très vieux temple troglodyte.

On installait le campement, avant de visiter le coin. Le jeune guide construisait pour s’amuser, des kern. Ces cailloux empilés les uns sur les autres. Il me dit que ça apporte la chance. Je lui demande s’il y croit. Il me dit que non…

On part alors visiter ce vieux temple troglodyte, et, à côté, était écrit dans la roche le mantra Om mani padme hum.

Il me dit que personne ne l’a écrit là, que la nature l’a fait toute seule, car l’endroit est sacré.

Je refuse de le croire… jusqu’à ce qu’il me porte pour que je puisse toucher la pierre… le mantra se dessinait en granit sur la roche. Sans dépasser, sans être gravé.

Je pleurais. Parce que c’était impossible et que je ne comprenais pas.

Lorsqu’on est retournés au campement, autour du feu, il nous expliquait que le soir tombé, les gens qui avaient la foi pouvait apercevoir tout autour de la vallée, un halo bleu de bénédiction.

Alors on est tous restés la à attendre le halo bleu, qui, bien sûr, ne se montra pas.

Je restais discuter avec le guide Young Tong . J’avais trop de questions à lui poser…

Et pendant qu’il remettait les braises du feu avec la plante de ses pieds, sans se brûler…je demandais :

“Tu ne crois pas en Bouddha ou en toute forme spirituelle… mais tu pries dans les temples, tu me montres ce mantra, tu fais des kerns pour la chance, tu mets tes pieds dans les braises… comment ne peux tu pas croire ?

” Croire, c’est douter. Mais j’ai confiance.”

Cette phrase… reste gravée en moi.