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Un voyage au sommet de la Laponie
La Quête de vision
9h du matin. Jai 17 ans. C’est parti pour une nouvelle très longue journée. Une marche, accompagnée de ma mononucléose et mon souffle au cœur… Où les heures n’existent pas réellement. Guidés par le souffle des montagnes et le vent des neiges, on s’approchera indéfiniment des 2100 mètres de dénivelé.
J’étais un peu à la ramasse derrière les autres, à mon rythme et à celui de mes jambes. On a gravit une montagne, avec mal, on l’a redescendue, on en a remonté une deux fois plus haute. Mais ce qui nous a poussé à aller jusqu’au bout… c’était une espèce de volonté d’y trouver quelque chose et une quête sans fin…
Oui quelque fois on a hésité à continuer, on était au bout de nos force, mais au fond il était hors de question qu’on s’arrête là. Voir le sommet, la pointe ! La crête ! La vue qu’elle nous offre ! Faire tous ces efforts simplement pour se sentir au plus haut de la suède se dire qu’on y est allé, qu’on en a chié, mais se donner le courage et la force de monter, ça fait rêver, ça fait voyager. Quand on est là haut, on se sent libre et pur. Quand on en revient, on se dit que la vie se vaut d’être vécu, d’être bouffée, qu’il n’y a plus un seul instant à perdre, que c’est maintenant, là, tout de suite et que l’émotion que l’on ressent à l’instant présent, elle est unique.
On en revient l’esprit si simple et si léger que plus rien ne semble impossible.
Comment chacun de nous pourrait un jour oublier ces jours en ce monde ?
Oui ce monde car rien n’égalerait la merveille dans laquelle nous avons vécu. 3 semaines équivalaient à 3mois, à toute une vie. Une autre vie, un petit paradis, un jardin secret. Le temps d’un moment, moment bien plus long et intense que le connu de l’espace temps, moment ou le temps lui même n’existe plus, le temps d’un moment indéfini et infiniment beau, nous avons quitté le monde réel.
Nous nous sommes évadés, nous avons vécu, nous avons connu ce qu’était de vivre. Sentir la vie courir nos veines, sentir nos émotions transpirer. Chaque bouffée d’air chaque pierre escaladée s’encraient en nous. Nous avons vécu et avons bouffé la vie.
Qu’y a t il de plus beau que la souffrance physique que l’on endure si c’est pour gravir le plus haut sommet du monde où l’on se trouve ? Qu’y a t il de plus réel que voir la trace de la paume de notre main transpirante sur un rocher, qui demeurera ici des siècles encore et qui gardera cette trace jusqu’à ce qu’il devienne poussière.
Qu’y a t il de plus beau que le contraste de la neige sur la roche, de la sueur sur la neige, de l’eau sur les roches ou du soleil face à la nuit ? Sentir ce vent des montagnes lorsqu’on les regardes toutes du haut de leur point culminant. Observer enfin, après les avoir gravit pierres par pierres, ce qu’elles observent durant l’infini du temps, la beauté et la pureté d’une nature parfaite.
Vivre.

Traverser des rivières, des montagnes, la neige jusqu’aux genoux, trébucher sur des rochers, salir ses mains, écorcher ses bras, perdre son souffle, fermer ses yeux. Les rouvrir au sommet. Et vivre.
On a toujours cherché un sens à la vie depuis la nuit des temps, après un voyage pareil, la réponse que l’on trouve, c’est que chacun à sa propre raison. La notre c’est simplement de vivre.